Dans La Tourmente

Traîner soir après soir, une errance sans fin
Toujours les mêmes bars, toujours les mêmes coins
Quartiers chauds qui scintillent dans la nuit glaciale
Un ilôt de lumière, toute la beauté du mal
Terminus sans appel de vies foutues en l'air
Paradis artificiels aux arrières goûts d'enfer
Se retrouver encore derrière les mêmes zincs
Permancence nocturne entre quatre et cinq

Dans la tourmente

Traîner soir après soir dans des ruelles désertes
Chercher désespérément une épicerie ouverte
Montagnes d'ordures dans les vieilles arrières cours
Et au fond du cerveau, comme des coups sourds
Rester toujours branché sur le pilote automatique
Cavaler au hasard dans les quartiers périphériques
Et finalement se retrouver devant le Sacré-Coeur
Comme un moucheron attire par un projecteur

Dans la tourmente

Pourtant certains matins, sur le pont de Caulincourt
Tu regardes sans rien dire les premiers rayons du jour
Pourtant certains matins, encore un peu ivre
Tu te dis qu'amrès tout, il faut bien vivre

Avoir complètement perdu la notion du temps
Que cette nuit immense
Qui semble durer depuis vingt ans
Et encore se débattre avec cette sale impression
De se retrouver dans un décor de science-fiction
Des couloirs souterrains
Qui s'enfoncent dans la nuit noire
Leurs murs blancs si froids comme ceux d'un abattoir
Béton dégueulasse, brouillage des sens
Câbles haute-tension, sale odeur d'essence

retour a la page de Paris Violence

retour a la page d'accueil